Commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale et Travail de Mémoire

Un film et des textes pour ne pas oublier
et construire le monde de demain

Ce 8 mai 2018, jour de la commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le « Travail de Mémoire » de l’Athénée royal François Bovesse de Namur s’est achevé sur une note poétique et engagée. Les élèves de 3e D et F ont lu les textes qu’ils ont écrits pour honorer la mémoire de ceux et celles qui ont combattu pour nos Libertés. Leurs œuvres sont nées au fil d’ateliers d’écriture organisés en partenariat avec la Maison de la Poésie de Namur. Guidés par Jean Loubry – comédien, récitant et metteur en scène – les étudiants ont pu mettre en mots ce qui les avait touchés et indignés au cours de leurs lectures, les visites de l’exposition « Plus jamais ça ! » à Liège et la Caserne Dossin à Malines notamment.

Les élèves ont aussi réalisé un court métrage : « Passage de témoin ». Ce petit film documentaire est le fruit de leur rencontre avec Simon Gronowski et Paul Sobol, deux victimes de la barbarie nazie. Il a été créé dans le but d’éveiller la conscience des jeunes et de les amener à s’engager dans la construction d’un monde où la Démocratie, la Tolérance, la Liberté, ou encore le Respect perdureront.

Deux festivals, une sélection

« Passage de témoin » a été sélectionné par le jury du concours « A Films Ouverts », organisé par l’ASBL Média Animation. Il a donc été présenté et soumis aux votes du public lors des 16 séances de projection à Bruxelles et en Wallonie.

« Passage de témoin » a également été présenté au comité de sélection du Festival International du Film de Prévention et de Citoyenneté Jeunesse  de La Rochelle (France). Il n’a pas été sélectionné mais a retenu l’attention du jury. Pour preuve, cet extrait du mail reçu le 3 mai dernier : « Face à la qualité du film et l’engagement évident des jeunes sur votre réalisation, l’équipe de FestiPREV  a tenté toute cette semaine de mettre en place un festival OFF qui regrouperait 8 films supplémentaires dont le vôtre. Or, à notre grand désespoir, nous n’avons pas pu trouver les moyens financiers et matériels pour mettre en place ce complément au festival. »

Si leur court-métrage n’a pas gagné de prix, les élèves de 3e D et F peuvent cependant être fiers de leur travail. Un travail ou plutôt une aventure humaine qui leur a permis d’emprunter la voie de la citoyenneté responsable, garante des valeurs fondamentales qui constituent la Démocratie.

Annie Delfosse
Professeure de français

Un tout grand MERCI à Messieurs Nicolas et Zmuda,
professeurs de cours philosophiques, pour leur coopération
Ce « Travail de Mémoire » a reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Les textes dits lors de la commémoration de la fin
de la Deuxième Guerre mondiale
au Monument provincial de Namur

« On me dit à présent que les mots n’ont plus cours,
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour,
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire,
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare. » Jean Ferrat, Nuit et brouillard, 1963

Mais moi aujourd’hui, je veux honorer
Tous ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté,
Je veux me souvenir de tous ces braves
Qui ont fait preuve de tant de courage.
Qu’ils soient assurés que leurs actes passés
Resteront gravés
Quelque part dans ma mémoire.

Elyessa Ahmedi

 

Monsieur et Madame

Souviens-toi de ce matin,
Monsieur et Madame étaient dans le jardin.

Monsieur promenait la brouette,
Madame cueillait des pâquerettes.

Monsieur tondait le gazon,
Madame soignait le hérisson.

Monsieur sifflait,
Madame chantait.

Monsieur souriait,
Madame souriait.

Puis des bombes ont éclaté,
Le ciel s’est déchiré,
La terre a tremblé.
Monsieur est tombé,
Madame a pleuré.

Joséphine Fretin

 

Liberté (Paul Eluard – 1942)

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Dit par Lalie Belle

 

L’enfant du convoi

Il ne rira plus
L’enfant du convoi
Il ne pleura plus
L’enfant du convoi
Il n’aimera plus
L’enfant du convoi
Il ne dormira plus
L’enfant du convoi
Il ne jouera plus
L’enfant du convoi
Vous ne le connaitrez pas
L’enfant du convoi
Il est resté là-bas
L’enfant du convoi

Luna Ceola

 

L’amère tendresse

Souviens-toi,
Souviens-toi de cette nuit d’enfer
Où tout gisait par terre.
Souviens-toi,
Souviens-toi de cette peur.
Mais malgré notre malheur
Nous avons trouvé notre bonheur.
Ce bonheur enfoui au fond de nos cœurs,
Malgré toute cette horreur.
Souviens-toi,
Souviens-toi de qui a fait les premiers pas,
De ces douces caresses.
Souviens-toi,
Souviens-toi quand notre porte a éclaté
Et que la Gestapo est entrée.
Tu as crié
Et ils t’ont tué.
Souviens-toi
Et reste avec moi.

Adrien Goffin

 

Liberté (Paul Eluard – 1942)

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Dit par Hendrick Reuviaux

 

Paix et respect

Maintenant, le soleil brille et les fleurs éclosent çà et là.
Les oiseaux chantent par milliers dans les sous-bois.
Au loin, on entend les enfants chanter et rire.
On voit partout des yeux brillants et des sourires.

Aucun ne pense à ce qui se passe là-bas,
Là-bas où il n’y a que la peur et l’effroi,
Où le bruit des bombes qui résonne sans cesse
Efface peu à peu l’espoir et la tendresse.

Bientôt, la guerre s’étendre et elle règnera
Telle une vague noire, elle nous engloutira.
Elle emportera avec elle la lumière
Et nos enfants innocents deviendront amers.

Alors arrêtez tout, maintenant arrêtez ça !
Ne participez pas sinon tout s’envolera.
Et surtout respectez-les, comme des frères, des sœurs
De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur.

Claire Thirion-Jacobs

 

Pourquoi ?

Pourquoi tant de haine pour un certain pouvoir ?
Pourquoi tant de massacres pour un soi-disant devoir ?
Pourquoi tant d’années pour y gagner si peu ?
Pourquoi tant de morts ? Pourquoi eux ?

J’entends des milliers de personnes me dire qu’ils sont là dans nos cœurs,
Mais je n’arrive qu’à entendre leurs cris de terreur.
Il ne faut pas s’attarder sur le passé mais penser au futur,
Se dire que l’âme d’un homme visionnaire doit toujours rester pure.

Quand j’en écoute un me parler de ses fameux problèmes,
Je lui réponds que les autres les ont résolus d’eux-mêmes.
Qu’ils sont morts à la guerre pour que l’on soit en paix.
Qu’ils sont partis dans un autre monde, celui d’où l’on ne revient jamais.

Clément Frauenberg

 

Liberté (Paul Eluard – 1942)

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Dit par Elina Ieseva

 

Putain de guerre

Mon fusil m’a dit que j’ reviendrais pas
Alors j’veux pas y aller.
Des gens m’attendent,
Ma femme, ma fille,
Bref, toute ma famille.

Pourquoi les tuer tous ces gens-là ?
Ne sont-ils pas comme toi ?
Ne sont-ils pas comme moi ?
Moi cette guerre,
J’veux pas la faire !

J’pige pas pourquoi
Faut croiser le fer.
Et puis, pourquoi faire ?
A quoi ça sert de faire la guerre ?
Moi, j’trouve qu’faut pas la faire
Cette putain de guerre !

Valentin Bauden

 

Le soldat de la liberté

« On me dit à présent que les mots n’ont plus cours,
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour,
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire,
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare. » Jean Ferrat, Nuit et brouillard, 1963

Car ma voix n’aura plus d’écho
Dès qu’elle sera portée par vos égos.

A vous à qui je m’adresse
Je veux que mes chansons soient des caresses
Ou des coups de poing dans vos têtes
Que vous soyez des charlatans ou des hommes honnêtes.

On me dit que le passé s’oublie
Comme le jour succède à la nuit,
Qu’il faut regarder devant soi
Pour ne pas voir les fantômes de l’effroi.

Alors moi le soldat de la liberté
Je m’oppose aux armes pour que nous vivions en paix !

Marie-Louise Sprimont

 

Liberté (Paul Eluard – 1942)

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer : Liberté.

Dit par Nina Duède

Categories: Nouvelles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.